1. |
Un de ces dimanches
04:18
|
|||
Un de ces dimanches, je te donnerai mon coeur
Je sentirai un spasme, une douleur
Sous la carcasse, un changement d'couleur
Le ding-ding d'la cloche dira qu'c'est l'heure
Mon barrage explosera sous la candeur
Je m'imagine bien, couché sur le divan
Avec toi qui respire doucement
Tu me regardes dans les yeux tendrement
Un évènement se produit soudainement
Qui défie les lois de l'entendement
Dans futur embrumé
Sous un écran de fumée
Un dénouement irréel attend au coin
Nos bouches et nos corps, abimés par l'usage
Seront moisis, auront subi l'outrage
Des années folles vécues sur les nuages
Des plaies et bosses issues de mille naufrages
Des errements sans aucune forme d'ancrage
Puis l'heure viendra comme un printemps nouveau
Où, d'un coup, se dressera tout droit mon dos
Où coulera sur nous une vive eau
Qui dégèlera le contact de nos peaux
Qui huilera la jointure de nos os
Dans une approximation
De la grande direction
Où se dirigent les choses, un peu plus loin
Une chose est certaine, c'est que je suis largué
Après avoir pendant plusieurs années
Prétendu être au poste pour naviguer
Je me suis mangé une sacré volée
Et je vois encore des étoiles filer
Plus rien ne m'étonne, pas même les caresses
Que l'on me prodiguera sur les fesses
Je me défendrai contre la tendresse
Comme un microbe se bat contre l'homme qu'il blesse
Mon corps m'échappe, il me fuit, S.O.S
Dans un futur embrumé
Sous un écran de fumée
Un dénouement irréel attend au coin
Dans une approximation
De la grande direction
Où se dirigent les choses, un peu plus loin
|
||||
2. |
L'Économie
05:49
|
|||
Arrête de me parler de l'économie
L'économie des mélodies
Arrête me parler de l'économie
L'économie des idées
Je vais te prendre par les pieds
Et donner la fessée
Je me dois de te la couper
Ta petite main dorée
Qui affermit sa poignée
Sur notre vie en société
Pour lui forcer à stopper
Sa course vers l'éternité
Refrain:
J'ai fait un tour dans la section interdite
De la bibliothèque des réflexions
J'ai mis la main sur une jolie pépite
De l'architecture de la nature, nature humaine, ouais ouais ouais
Un bâtiment dont on ne parle que doucement
Usine d'extase dont j'userai à gogo
J'ai pris mon temps je l'ai construite lentement
Quand j'y mets les pieds, je prends bien soin d'être secret, ouais ouais ouais
Arrête de me parler de l'intelligence
L'intelligence artificielle
Si tu ne veux pas voir notre beau petit monde
Exploser en feux d'artifices
Je vais te prendre par la clé
Ouais, par la clé USB
Et te tremper dans mon café
Pour te voir court-circuiter
Progressivement te noyer
Dans ton liquide opiacé
Tu es un méchant fieffé
Tu mérites une bonne fessée
Refrain
Solo
Refrain X 2
|
||||
3. |
Tempête
04:26
|
|||
Libre comme une ronce dans un buisson de framboises
L'air, l'air qui pique vient toucher ton visage
Dans tes veines le sang tourbillonne à t'en étourdir
Tu respires un coup, et tu te prépares à partir
Un coup d'pied dans la porte, celle-ci vole en éclat
Cette chance ne reviendra certainement pas deux fois
Tu te mets à courir, partout résonnent tes pas
Le décor urbain se diffuse autour de toi
Ton poids, ta lourdeur et ta douleur crânienne
S'estompent et disparaissent, comme si tombaient tes chaînes
Ton cri, ta vitesse, te font quitter la Terre
Jamais, plus jamais, tu ne regardera derrière
Oui, la pluie et tes larmes ruissellent et nettoient enfin ton regard
Vois la nouvelle fresque qui se montre enfin devant tes deux globes oculaires
Des mots, ce n'sont que simplement des mots
Forte est ton espérance, tes poumons se remplissent d'air
Souffle, souffle, gonfle, fais enfler ton poème
L'ouragan se lève, résonne violemment le thème
L'immense palais de marbre commence à pivoter
Comme une girouette folle, se met à virevoleter
L'énorme organe de vent, féroce et déchaîné
Rugit, montre ses dents, occupe le ciel entier
Partout sur la Terre les yeux scrutent la tempête
Curieuse, puis affolée, la populace s'inquiète
Mais toi, tu connais, la paix règne dans ta tête
Tes nerfs sont en feu, tu sais ce qui, après, nous guette
Oui, la pluie et tes larmes ruissellent et nettoient enfin ton regard
Vois la nouvelle fresque qui se montre enfin devant tes deux globes oculaires
|
||||
4. |
Tchou tchou ah!
07:08
|
|||
Je suis peut-être jaloux
Ou bien vraisemblablement le boudeur le plus têtu des sociables
Et mes yeux veulent rester envieux
J'aimerais, comme un espion
Posséder le corps d'un des souriants vivants
Et danser, aimer, depuis une autre vie
Seulement, voilà
Les chemins de fer de nos histoires
Sont précis, définis, pas de dégradé
Refrain:
Tchou tchou ah, tchou tchou ah
Le train a une destination très claire
Tchou tchou ah, tchou tchou ah, tchou tchou ah, le train
Tchou tchou ah, tchou tchou ah
Le train a une destination trop claire
Tchou tchou ah, tchou tchou ah, tchou tchou ah, le train
J'aime la couleur des champs
Et des forêts qu'on voit défiler à toute vitesse
Que jamais je n'pourrai traverser à pied
En passant par une vallée
Une locomotive vermillon a roulé près de moi
J'ai à peine eu le temps d'envoyer la main
Parce que voilà
Les chemins de fer de nos histoires
Sont précis, définis, pas de dégradé
Refrain
Quand je te prends dans mes bras
Doucement, je me glisse sur tes rails
Et je chuchote dans ton ouïe: ''Tchou tchou ah, le train''
Et si tu me dis: ''Tais-toi''
Doucement, je glisse mes mains derrière toi
Et je dessine dans ton dos tchou tchou ah, le train
|
||||
5. |
Anti-corps
04:12
|
|||
Quand tu m'as conté ton histoire, j'ai avalé croche
Surpris, je découvrais qu'on pouvait aussi profond souffir
Encore ouvertes, tes plaies étaient gorgées d'acide
Si bienfaisant m'espérait, pourtant je n'ai pas su comprendre
Comment étancher une hémorragie si étrange à voir
Puisses-tu y arriver
Un charlatan malicieux était passé par là avant
Il avait versé sur toi un elixir des plus minables
Dont les vapeurs malfaisantes agissaient sur tes forces
Persuadaient tes anti-corps de s'attaquer à ton esprit
Prenaient en otage la tour de contrôle pour y orchestrer
Des frappes masochistes
Non contente de te saigner tu avais fait appel
À un groupe d'étrangers pour spécialement t'encourager
Allez, ma jolie petite, casse-toi une jambe
Coupe les doigts de tes pieds et perce la paume de tes mains
Sous ses cris immondes, tu obéissait, tu aimais souffrir
C'était bon pour toi
Moi je suis passé par là avec l'âme curieuse
J'ai choisi de m'arrêter en paparazzi que je suis
Après des courtes séances d'entrevue intime
J'ai gagné en assurance parce que j'ai vu la fin du mal
Tu allais guérir, même assez bientôt
En plus tu n'étais même pas contagieuse
|
||||
6. |
Insomnie
04:56
|
|||
Des philanthropes aigus qui rient et qui conversent
Des heures pendant la nuit, au creux de mon oreille flétrie
Ont, par amour l'un pour l'autre, éteint mes rêves
Fâcheux apôtres
La beauté de leur peau n'a d'égale que l'ampleur de ma dalle
Refrain:
Rendez-moi mon sommeil X 4
On calcule les crampes qui parcourent leurs cerveaux
À la quantité d'fer qui traverse leurs protubérances
Comme un androïde qui sent venir le quatre-heures
J'veux les manger
La beauté de leurs os n'a d'égale que la brillance des métaux
Refrain
Toute la garde accumulée pendant des années
Se volatilise sous le coup des pointes aiguisées
Qui perce la toile élastique tendue entre les structures
Mon sommeil chéri je l'entends dans un lointain tunnel
Il me remémore qu'il existe un exutoire ultime
Où cracher mon venin dans une zone aseptisée
Refrain
Maintenant je me rendors, et j'explore avec délice
Les existences entières de civilisations avortées
Je me rapproche un peu, toute les nuits, de la fin
Du corridor
La violence de l'attrait n'a d'égale que mon mal à la tête
|
||||
7. |
L'Oeuf
06:27
|
|||
Matin étrange, je me suis réveillé
Lendemain de veille bien arrosée
À mes deux pieds, quelque chose me touche
Un oeuf foncé de dragonneau
Je suis coupé entre la surprise et
L'idée que le temps est venu
Le jour fatal je n'peux plus repousser
C'est mon devoir, il m'est forcé
Je suis heureux la plupart du temps
Je vole à des kilomètres
Au dessus de mon appartement
Mais je sens la gravité m'appeler
Vers la fin de mon envol
Percer une coque aussi brûlante qu'étrange
De quoi frémir de tous ses membres
Pourtant je sais qu'au fond de ce destin
Se cache la clé d'une porte immense
C'est à ton tour, créature incendiaire
De te dresser sur notre Terre
Je me consume, emportant avec moi
Mes draps, mon lit, mes oreillers
Écrase, détruit, toute ce qui bouge
Autour, à des kilomètres
Pour toi, comme nous, c'est mérité
Mais je sens la gravité t'appeler
Vers la fin de ton envol
|
||||
8. |
Comète
04:38
|
|||
N'est-ce pas fantastique, il n'y a pas si longtemps
J'étais comme un moustique, à te téter le sang
Une gorgée soporifique m'a fait glisser dans le néant
Et comme par un tour magique, après un certain temps
Je me suis réveillé sur une comète
Bien trop émerveillé pour sentir la confusion
D'être comme ça, transporté, sans logique ni raison
Dans le ciel étoilé, comme un nocturne avion
J'entrepris de scruter le lointain horizon
Je fuse sur un bolide céleste
Et je n'étais pas seul, à des kilomètres autour
Je voyais les sales gueules de mes copains les vautours
Qui filaient, eux aussi, sur de pareilles fusées
Dans le firmament noirci, hors des zones oxygénées
Et un vertige excitant parcourait mes poumons
Je respirait, nez au vent, cet univers si bon
Je surfe sur une boule de feu
Comme une poignée de sable envoyée dans l'espace
Ce vecteur immuable que dans mes bras j'enlace
Me force à ne jamais détourner le regard
De ce géant portrait qui se dessine dans le noir
Toutes ces lumières fatiguées qui font chorégraphie
Nous laissent muets, hallucinés, alertent nos esprits
Je file sur un astre brûlant
|
||||
9. |
Nouvelle-Orléans
04:42
|
|||
Sous le niveau de la mer, se cache une ville
Ligne invisible délimite le début des rêves
Vive la musique dans le fond de cette vallée
Creux sous la terre, on dirait une oreille géante
Comme étouffés par les eaux, les bruits sont brouillés
Réalité s'en trouve complètement transformée
Et main dans la main se promènent deux personnages
Le pauvre petit garçon et le roi des gâteaux
Assis dans la rue les citoyens mettent en scène
Le théâtre de la misère pour les riches spectateurs
Et moi, la-dedans, je sommeille tout seul
Dans une Toyota bleue comme un mirage
Dans la voiture, Stravinski joue pendant ma sieste
Cocaïno-jazz dans les bars, joué par des enfants
Sur Royal Street, j'ai croisé Cayouche qui fumait
Dans la forêt aux lanternes jouait une fanfare
Héroïno-folk dans la rue, joué par des banjos sales
Rock de matante sur l'avenue du démon bourbon
Et plus éloigné, quelqu'un qui chante en français
Devant une boutique de mode et de bijoux faits main
Cette femme sans abri déclare que le musicien
Qui joue trop longtemps pour elle deviendra son mari
Et moi, là-dedans, je sommeille tout seul
Dans une Toyota bleue comme un mirage
|
||||
10. |
Trio mac chanson
06:33
|
|||
Je me suis couché sans faire de boucan
Sur les coussins bruns du divan de mon salon
Malgré la chaleur je me sens rafraîchi
Dans ma tête une tranquille ivresse monte
Les flics ont stoppé mon vélo
Mon violon pendu après moi
Je suis toujours si encombré
Quand j'me balade dans Montréal
C'est qu'une illusion carrément d'optique
Qui me dirige et qui me dicte
À travers l'usine de chocolat
L'usine de Willie Wonka
Qu'on essaye de m'enlever ma friandise
Je t'éclate sans même y penser
Je suis tellement fatigué de parler
Je préfère dix-mille fois chanter
Je préfère...
À côté de moi un vieux bol de pâtes
Le pesto est sec et colle à la porcelaine
La semaine prochaine je ferai la vaisselle
Mon évier est plein comme une femme enceinte
Les pneus de mon vélo sont plats
Je roule quand même avec tout l'temps
Je me sens bien j'ai pas d'argent
C'est sale chez moi et j'suis content
Parmi les odeurs que mon nez perçoit
Y'en a une que personne connaît
C'est la senteur noire des silhouettes mobiles
L'odeur du papier-peint vieilli
Celui qui se laisse tomber lentement
Que les mendiant viennent récolter
Pour se fabriquer comme dans mon appart
Une déco pour les flegmatiques
|
Yohann Francoz Sherbrooke, Québec
Yohann est un grand amateur du Rond Pétocle
Streaming and Download help
Yohann Francoz recommends:
If you like Yohann Francoz, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp